TOOLBOX DE LA SEMAINE
LCAE du genou
LCAE et compartiment externe
Inutile de refaire un retour épidémiologique sur la rupture du ligament croisé pour mesurer l’enjeu d’une telle blessure dans le sport amateur et professionnel.
La notion de contrainte rotatoire impliquée dans cette lésion est une évidence actuellement. La question que nous pourrions nous poser et surtout tenter de répondre, serait de savoir comment optimiser ce contrôle rotatoire local mais aussi à distance (bassin – tronc – cheville ….) ?
Il existe de nombreux patterns de mouvement à risque ou de stratégie de compensation pouvant être à l’origine :
- Flexion du tronc : incapacité à contrôler l’extension thoracique et lombaire
- Inclinaison du tronc : déficit sur la chaine latérale (obliques par exemple)
- Limitation du piston hanche : limitation de la capacité à amortir les contraintes par l’éventail fessier
- Inclinaison du bassin (pelvic drop) : faiblesse du moyen fessier / du transverse …
- Excès de pronation : incapacité à contrôler l’excès de pronation du pied ( faiblesse des intrinsèques, du tibial post, du soléaire, … )
Ce sont des exemples, encore une fois la liste est non exhaustive et il s’agira de savoir observer et utiliser des outils de Screening, pour en déduire des hypothèses qui devront être confrontées pour intégrer des portes d’entrées thérapeutiques.
Ces contraintes « inertielles » devront être maitrisées lors de la phase de propulsion et évidemment de réception: là où le risque est majeur.
Dans ce sens le compartiment externe du genou joue un rôle déterminant (ici dans un but pédagogique nous avons fait le choix faire un focus sur ce plan mais chacun zone revêt d’un intérêt majeur).
Rappel biomécanique
Pour faire simple, depuis un certain temps 3 grands approches chirurgicales se dessinent avec des variantes en fonction des spécificités des chirurgiens :
- Kenet Jones (tendon rotulien)
- DIDT ou TD4 (semi tendineux (+/- droit interne)
- Mac Intosh (Fascia Lata)
L’approche DIDT, possède aussi de multiples variantes dont les plasties à type Lemaire, c’est à dire, une plastie en plus du LCAE du ligament antéro-latérale pour limiter le pivot shift. Encore une fois, l’interêt est de pouvoir contrôler de façon plus importante la rotation interne et donc, les contraintes sur le croisé. Des doutes émergent après ce type d’opération, lors de l’apparition des contraintes de compression et d’atteintes arthrosiques plus importantes dans le compartiment externe du genou.
Ceci est un débat plus complexe et discutable.
Le croisé a certes un rôle purement mécanique, par la mise en tension de ces « fibres » mais aussi proprioceptif puisque très richement innervé en mécano-récepteurs. Mais, après une opération, le rôle sensorielle est évidement altéré et va devoir être controlé par l’ensemble des muscles et chaînes myo-fasciales locales et à distance.
Dans nos rééducations, il sera donc essentiel d’introduire des exercices en 3D avec comme objectif le développement des qualités du contrôle rotatoire.
Au regard des planches anatomiques, on perçoit le rôle extrêmement important de ce complexe « fascia lata – bandelette ilio-tibiale – fibre de Kaplan – ALL (ligament antéro-laterale) – Vaste externe – biceps fémorale … ».
Prenons le temps de regarder l’anatomie pour comprendre le rôle de ces structures.
Il y’a 3 choses que nous devons faire:
- Informer le tissu
- Optimiser le contrôle neuro-musculaire
- Charger progressivement l’articulation
La prochaine Toolbox by K-LYF portera sur LA FASCIAPATHIE PLANTAIRE.